Deux tiers d’arène. Nuages, soleil, victoire à l’astre du jour ! Scandale au niveau du bétail de Puerto de San Lorenzo. Deux taureaux abattus en piste : poignet cassé les troisième et quatrième, cinquième bis renvoyé pour boiterie accentuée.
Puerta Grande pour Juan Bautista
Rafaelillo. Bleu ocean et or. Demi estocade: oreille. Estocade : silence. Main basse, muleta caressant le sol, Rafaelillo jubilait tranquille démontrant qu’il pouvait être autre chose qu’un spadassin. Alors qu’il l’avait enfin sa corrida de garantie, avec des figuras, des taureaux plus accessibles, prêt à confirmer son premier succès, la grande porte pourrait s’ouvrir…et le voilà face au quatre bis, un traître, animé et armé de mauvaises intentions .
Juan Bautista. Or et turquoise. Recibir impressionnant : deux oreilles. Estocade, descabello au cinquième bis : oreille . Il traverse un grand moment le torero d’Arles. L a faena, rythme et qualité, alla croissant au fil du temps, c’était comme si la complicité s’était installée entre les deux partenaires, il y eut un moment où j’eus l’impression qu’ils n’entendaient plus la musique mais l’écoutaient. La seconde, celle du cinq bis, sereine et tranquille après que la muleta, intelligente et pugnace, eût absorbé et calmé les premières violences.
M.A. Perera. Vert oliveraie et or. Pinchazo, demi estocade arrière et de côté : silence. Il dut abréger face au six bis, invalide.
PS. Il me semble, lorsqu’on se considère figura, Mr Perera, qu’abandonner au puntillero, coincé derrière les barrières, l’exécution d’un taureau victime d’une fracture du poignet, il vous appartenait d’abréger les terribles souffrances de l’animal. Les images vécues par les enfants, nombreux, en cette matinée, risque bien de ne pas être une propagande positive pour la corrida. Quelles que soient vos raisons, elles ne vous honorent pas.
Jean Claude Lorant-Raze